Violon

I

Trophée doux du matin de la vie, douce et calme,
Je te vois à chaque fois que j’entends pleurer ce violon.
Comme ton calice délicat vole et baume mon âme
Violette perlant de larmes prime rosée en Absolon.

II

Son bois imitant ton déhanché à la majesté du lys
Soupirant de l’éclat voluptueux des roses de tes joues,
Il gémit et pleure sous l’amant archet qui va et glisse,
Par la main de ce poète que ta beauté a rendu fou.

III

Prends ce violon et joues, pour moi, pour l’éternité,

Mozart que dans sa tombe, j’entends se retourner,

Frétille d’impatience d’entendre tes doigts taquiner

Les vagues déferlantes de sa symphonie inachevée.

IV 

Ô Fleur du vent, Ô belle sirène,  Ô miséricorde,

Faites-moi entendre cette musique violon-pécher,

Que mon être vibre à vie, au rythme de ses cordes,

Caressées par les doigts de ton âme écorchée.  

                                               Herbert French

                                              11/11/2011