28 Septembre 2008
ARMAGEDDON !!!
En titrant mon dernier article sur le sujet, "Un Tchernobyl Bancaire" (Crise des "SUBPRIME (3) ), je pensais avoir poussé un peu trop loin la métaphore !
En fait, comme c’est souvent le cas, la réalité a largement dépassé l’imagination humaine et l’image terrifiante de l’Armageddon semble plus appropriée pour décrire ce qui s’est passé dans la planète finance depuis le début du mois de septembre 2008. En quelques jours le ciel semble être tombé sur la tête de Wall-Street :
Le 6 septembre le Secrétaire au Trésor Américain, Henry PAULSON, annonce la "nationalisation" de Fannie Mae et de Freddie Mac, les deux premières banques américaines spécialisées dans les crédits hypothécaire de l’immobilier résidentiel, qui totalisaient à elles seules plus de 5.000 milliards de $ d’engagements en prêts hypothécaires. Les deux banques devaient être déclarées en faillite si ce n’est le sauvetage par le Trésor Américain qui a promis en plus d’y injecter quelques 200 milliards de dollars de liquidités pour leur permettre de faire face à leurs engagements à cour terme !!
Entre le 12 et le 15 septembre, Bank of America et Merrill Lynch annoncent une fusion rachat à hauteur de 50 milliards de $ afin d’éviter la faillite à ce dernier ! L’opération sera officiellement annoncée le lundi 15 septembre pendant la tourmente boursière du siècle !
Le samedi 13 et dimanche 14 septembre 2008, les rumeurs les plus folles ont couru sur la toile au sujet de la faillite de la 3ème banque d’investissement américaine Lehman Brothers allait déposer son bilan dès lundi 15, si aucune solution n’était trouvée pour la recapitaliser.
Le Secrétaire au Trésor Américain Henry PAULSON a passé ce week-end du 13 et 14 septembre à négocier le rachat de Lehman par des banques Anglaises et Asiatiques, mais aucune n’a voulu faire l’acquisition sans la garantie de l’Etat Fédéral ou de la Réserve Fédérale de la valeur des quelques 639 milliards de $ d’actifs inscrits dans le bilan de la banque. Ce que Henry PAULSON ne voulait ou ne pouvait pas donner !
Dimanche 14 septembre, affolement général dans tous les "Bercy" du monde : Lehman n’a pas d’acquéreur et devra déposer son bilan le lundi 15 septembre 2008, invoquant le chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites des entreprises.
Et là une chose extraordinaire s’est passée, tellement incroyable que les médias du monde entier n’en ont pas parlé : La BIS "Bank of International Settlements" (l’équivalant de Clearstream) a ouvert son marché d’échanges le dimanche entre 14h et 16h (heure de New York) pour permettre la passation de transactions électroniques entre les banques qui le souhaitaient !
Allez un dernier tour dans le grand Casino des produits Spéculatifs pour vous permettre de vous refaire une santé avant que le couperet ne tombe !!
Effectivement les banques Françaises ont bénéficié de cette fenêtre ouverte et miraculeuse pour nettoyer leurs "écuries d’Augias" en soldant leurs positions en accord avec les autres acteurs mondiaux de ce Monopoly ubuesque digne des Pieds Nickelés ou des frères Picsous !!
L’organisation de cette forfaiture mafieuse en catimini a permis à Madame Christine LAGARDE, Ministre de l’économie et des Finances, d’annoncer dès le mercredi 17 septembre 2008 et en concert avec le journal La Tribune.fr, que la Société Générale et BNP Paribas n’ont perdu "que" 400 millions chacune dans la faillite de la banque américaine Lehman (Sic !).
De qui se moque-t-on d’après-vous ?
Bien évidemment, le bilan de Lehman qui sentait la fraude et la magouille, n’a pas tardé à exploser car une semaine après le dépôt de bilan, les 639 milliards d’actifs sont redescendus à 239 milliards de $ !!
Où sont passés les 400 milliards de $ ? Personne ne le sait !
Qui est responsable de cette gigantesque fraude ? Personne ne le sait !
Quelles sont les banques "partenaires" dans cette disparition de 400 milliards de $ ? Personne ne le sait !
Qui va payer les 400 milliards de $ ? Les actionnaires de Lehman, dont (et c’est un scoop que vous ne trouverez pas dans l’article de Bloomberg) Le Gouvernement Vénézuélien du Président Hugo CHAVEZ, farouche opposant Sud-Américain à la politique étrangère des Néoconservateurs US !! http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601087&sid=a6eigPY5XGJ8&refer=home
Oh My God diront certains !
Enfin la semaine du 15 septembre à aujourd’hui, les bourses mondiales ont connus des soubresauts considérables dans un sens comme dans l’autre, au gré des rumeurs et informations sur l’état de santé des banques d’investissements qui restent encore debout aux USA, en Asie et en Europe et sur les risques réels de crises bancaires systémiques se propageant d’une rive à l’autre des océans et des mers sans tenir compte (Oh les vilaines !) des professions de foi de Mme LAGARDE qui la main sur le cœur, déclarait il n’ya pas si longtemps au Journal Le Parisien :
"Il faut raison garder. Ce n'est pas un krach. Il s'agit d'une correction brutale des marchés qui trouve son épicentre dans un sous-marché immobilier aux Etats-Unis, celui des "subprimes", des prêts hypothécaires agressifs aux ménages à revenus aléatoires. Il y a eu là-bas de gros excès en la matière. Nous assistons aujourd'hui à un ajustement."
Vos journaux, magazines et forums vous ont suffisamment renseigné sur ce qui s’est passé à Wall-Street la semaine dernière, c’est pour cela que je ne reviens pas dessus.
En revanche il faut que vous sachiez que nous ne sommes pas sortis de l’auberge et que durant les jours qui viennent, nous allons probablement assister à :
1- La complète faillite du système financier, d’assurance et de réassurance Américain, avec quelques 6.000 banques qui vont se déclarer en faillite,
2- Déclaration officielle que la Réserve Fédérale et l’Etat Fédéral Américain ne peuvent plus faire face à leurs engagements à court terme (ni à long terme d’ailleurs),
3- Trois grandes banques dont une américaine, une belge et une suisse vont être déclarées en état de cessation de paiement durant les derniers jours de septembre 2008. Elles seront rachetées ou nationalisées selon le cas,
4- La deuxième banque Française sera rachetée en partie et liquidée pour le reste,
5- Une crise économique d’une considérable ampleur nous guette avec son lot de misère, de faillites d’entreprises, de chômage et de ruine,
6- La deuxième Grande Révolution dans l’histoire de l’Amérique !
FRENCHY le 28 septembre 2008